4. (Le Coran est) une révélation de la part de Celui Qui a créé la terre et les cieux altissimes.[316]
[316] Bien que parfois ironique, l’adjectif « altissime », signifiant « très haut », conserve bien ses colorations manifestement laudatives. Le Grand Robert mentionne qu’il est d’un emploi exclusivement littéraire. Voilà pourquoi nous l’utilisons pour qualifier la hauteur incommensurable des cieux. Mais le plus important est que nous l’utiliserons aussi pour traduire l’un des Beaux Nom d’Allah : الأعلى : « Le Plus Haut » ou « l’Altissime ». C’est le sens mélioratif que le mot a en espagnol et en italien : « Altissimo ».
10. Ayant aperçu du feu, il dit aux siens : « Attendez ici, j’aperçois un feu au loin. Je pourrais peut-être vous en apporter un tison, ou trouver là (quelqu’un qui pourrait) nous guider.
18. « C’est mon bâton, dit (Moïse), sur lequel je m’appuie et avec lequel je fais tomber (les feuilles des arbres) pour mes moutons ; je m’en sers aussi pour d’autres utilités. »
39. "Mets-le dans une caisse que tu jetteras dans les eaux du fleuve. Les flots l’entraîneront jusqu’à l’autre rive. Là le recueillera un ennemi à lui et à Moi." Et j’ai répandu sur toi, comme Signe de Ma grâce, l’amour (de tous), afin que tu sois élevé sous Mes yeux.
40. Or ta sœur qui te suivait dit : "Voulez-vous que je vous indique (une nourrice) pour le prendre en charge ?" Alors, Nous t’avons rendu à ta mère pour qu’elle soit heureuse et pour qu’elle ne s’afflige point. Puis tu as tué un homme et Nous t’avons sauvé des tourments et t’avons mis plus d’une fois à l’épreuve. Pendant plusieurs années, ensuite, tu as vécu parmi le peuple de Madyan. Puis tu es venu, Moïse, d’après un terme décrété.
47. Allez lui dire : “Nous sommes deux envoyés de ton Seigneur. Laisse donc partir avec nous les Enfants d’Israël, ne les torture plus. Nous sommes venus vers toi munis d’un Signe de ton Seigneur. Que la paix soit sur quiconque suivra la juste direction (hudâ).
52. Moïse dit: « La connaissance de ce qui les concerne est du ressort exclusif de mon Seigneur, (consignée) dans un Livre. Mon Seigneur ne saurait d’ailleurs ni Se tromper ni oublier.
53. C’est Lui Qui vous a fait de la terre un berceau, y a tracé pour vous des chemins, a fait pleuvoir de l’eau du ciel par laquelle Nous faisons pousser des plantes en couples et de toutes les variétés. »
58. Nous allons donc t’apporter une magie semblable. Fixe-nous un rendez-vous que nous ne manquerons pas, ni nous ni toi. Que ce soit dans un lieu qui nous convienne (à tous deux).»
61. Moïse leur dit : « Malheur à vous ! Ne débitez point de mensonges sur le compte d’Allah ou alors Il vous exterminera par un supplice. Car celui qui débite des mensonges échouera. »
63. Ils dirent : « Ces deux-là ne sont que des magiciens qui, par leurs sortilèges, veulent vous chasser de votre terre et se réserver votre tradition parfaite.
69. Jette ce que tu as dans ta main droite, et (tu le verras) happer tout ce qu’ils ont fait comme artifice. Ce qu’ils viennent de faire comme artifice n’est qu’illusions de magicien. Or le magicien, où qu’il aille, ne saurait prospérer. »
71. (Et Pharaon) leur dit : « Osez-vous croire en lui avant que je ne vous le permette ? Ce doit être votre chef et c’est lui qui a dû vous initier à la magie. Je vous ferai couper les mains et les pieds opposés puis vous ferai crucifier sur les troncs de palmiers. Vous saurez ainsi qui (du Seigneur de Moïse ou de moi) a le supplice le plus dur et le plus durable.»
72. Ils dirent alors : « Nous ne te préfèrerons pas aux preuves évidentes qui nous sont parvenues, Pas plus que (nous ne te préfèrerons) à Celui Qui nous a créés (sans modèle préalable). Prononce donc le verdict que tu as à prononcer. Car tes sentences ne concernent que la vie en ce bas monde.
73. Nous n’avons cru en notre Seigneur que pour qu’Il pardonne nos péchés et (nous pardonne) cette magie que tu nous as contraints (à pratiquer). Allah est Meilleur et (Sa rétribution) est plus durable. »
77. Nous révélâmes à Moïse : « Pars avec Mes serviteurs, de nuit. Fraie dans la mer un passage à sec.[318] Ne crains pas d’être rejoint, n’éprouve aucune peur. »
[318] Un passage de terre ferme à travers la mer. C’est l’un des miracles de Moïse qui put, par la grâce d’Allah, sauver son peuple de la noyade qui emporta Pharaon et ses partisans.
80. Ô Enfants d’Israël ! Nous vous avons ainsi délivrés de vos ennemis. Nous vous avons fixé rendez-vous sur le flanc droit du Mont et Nous avons fait pleuvoir sur vous la manne et les cailles.
81. Mangez des délices que Nous vous avons dispensées et n’y commettez pas d’abus, ou alors Ma colère fondra sur vous. Car celui que frappe Ma colère tombe dans un abîme sans fond.
82. Je suis Très Absoluteur[319] pour quiconque se repent, croit, fait le bien puis s’engage sur le droit chemin (ihtadâ).
[319] Nous réservons le mot « Absoluteur » à la traduction de غفور, l’expression « Tout Absoluteur » à celle de توّاب, et l’expression « Très Absoluteur », ici employée, à l’autre forme superlative du trilitère « ghafara » : غفّار
86. Moïse revint alors vers son peuple, en colère et affligé. Il dit : « Ô peuple mien ! Votre Seigneur ne vous a-t-Il pas fait une belle promesse ? La durée de l’engagement vous a-t-elle donc paru trop longue, ou vouliez-vous subir la colère de votre Seigneur pour avoir violé votre engagement envers moi ? »
87. « Ce n’est pas de notre propre volonté que nous avons violé notre engagement envers toi. Seulement, nous étions lourdement chargés de bijoux (appartenant) au peuple. Nous les avons jetés au feu tout comme fit le Sâmirî. »
88. Il en fit sortir ensuite le corps d’un veau émettant comme un mugissement. Ils dirent alors : « Voici votre dieu et le dieu de Moïse qu’il a dû oublier ! »
89. Ne voyaient-ils donc pas qu’il ne pouvait répliquer à leur parole et qu’il ne possédait ni le pouvoir de leur nuire ni celui de leur profiter en quoi que ce fût ?
90. Aaron leur avait pourtant dit auparavant: « Ô peuple mien ! Ce veau était une tentation pour vous mettre à l’épreuve. Votre (Seul) Seigneur c’est le Tout Clément. Suivez-moi donc et obéissez à mes ordres. »
94. Et (Aaron) répondit : « Fils de ma mère, ne me prends pas par la barbe, ni par la tête. J’ai simplement craint que tu ne dises : “Tu as semé la discorde parmi les Enfants d’Israël et tu n’as pas tenu compte de ce que j’ai dit. ” »
96. « J’ai vu ce qu’ils n’ont pas vu, dit-il. J’ai pris une poignée (de poussière) sur les traces de l’Envoyé (l’Ange Gabriel)[321] et je l’ai jetée. C’est ce que mon âme m’a suggéré (de faire). »
[321] Le Sâmirî, qui était doté de pouvoirs occultes, avait pris une poignée de terre sur les traces laissées par les sabots du cheval de l’Ange Gabriel. (Moujâhid, cité par Ibn Kathîr dans son Tafsîr, rapporte que le Sâmirî jeta cette poignée de terre sur les bijoux des Enfants d’Israël, lesquels bijoux fondirent pour prendre la forme d’un veau, un corps mugissant dont le son n’était rien de plus que celui du vent léger qui y pénétrait.)
97. « Pars, dit (Moïse), tu auras (pour châtiment) en ce bas monde de dire (à qui te rencontrera) : "Ne me touche pas !" ; et (dans l’autre monde) un rendez-vous t’attend, que tu ne manqueras pas. Regarde ton dieu (le Veau) que tu as adoré assidûment. Nous allons le brûler puis disperser ses cendres dans la mer.
108. Ce jour-là, ils suivront celui qui les appellera (au Jugement). Il n’y aura aucun détour (pour le fuir). Les voix se feront toutes basses devant le Tout Clément, et tu n’entendras que murmures.
109. Ce jour-là, l’intercession ne servira à personne, à moins (qu’elle ne provienne) de quelqu’un qui aura eu la permission du Tout Clément et dont la parole aura été agréée par Lui.
111. Les visages seront baissés devant le Vivant, Le Veilleur éternel sur Toute chose (Al-Qayyûm) ; et sera perdu quiconque portera (le lourd fardeau) d’une injustice.
113. Ainsi l’avons-Nous révélé : un Coran (en langue) arabe où Nous avons varié les menaces, peut-être auront-ils la piété ou seront-ils amenés à réfléchir.
114. Exalté soit Allah, le Souverain le Vrai ! Ne t’empresse pas de (réciter) le Coran avant que la révélation qui t’en est faite ne soit terminée et dis : « Seigneur, ajoute à ma science ! »
117. Nous dîmes : « Ô Adam, celui-là est pour toi et ton épouse un ennemi. Gardez-vous de le laisser vous chasser du Paradis, ou alors tu auras à peiner.
121. Tous deux en mangèrent et leur nudité leur apparut aussitôt. Alors, ils se mirent à se couvrir avec des feuilles du Paradis. Adam désobéit à son Seigneur, et il fut ainsi dévoyé.
123. « Descendez de là vous deux ! dit (Allah). Vous serez ennemis les uns des autres. Cependant, si jamais une bonne direction (hudâ) vous parvenait de Moi, celui qui la suivra ne serait ni égaré ni malheureux.
127. C’est ainsi que Nous rétribuons quiconque se livre aux excès et ne croit pas aux Signes de son Seigneur. Le supplice de l’autre monde est certes plus dur et plus durable.
128. Cela ne les a-t-il pas suffisamment éclairés (de voir) combien de générations, avant eux, Nous avons fait périr ? C’est dans leurs demeures qu’ils marchent (aujourd’hui). Il y a bien là des Signes pour les esprits sagaces.
130. Prends donc ce qu’ils disent en patience, rends gloire à ton Seigneur et célèbre Ses louanges avant le lever du soleil et avant son coucher ! Rends-Lui donc gloire pendant la nuit et aux extrémités du jour ! Peut-être seras-tu satisfait (par la récompense divine).
131. Ne porte point tes yeux sur les jouissances éphémères que Nous avons (réservées) à certains d’entre eux : apparat de ce bas monde par lequel Nous les éprouvons. Mais les biens que dispense ton Seigneur sont bien meilleurs et plus durables.
132. Ordonne aux tiens la Çalât. Observe-la toi-même avec constance. Nous ne te demandons point de subsistance, c’est Nous qui pourvoyons à la tienne. Et c’est aux gens pieux qu’est (promise) l’heureuse conséquence.
133. Ils disent : « Si au moins il nous apportait un Signe de son Seigneur ! » Ne leur est-il donc pas parvenu une preuve évidente de ce qui était (consigné) dans les anciens Feuillets ?
134. Si pourtant Nous les avions fait périr par un supplice avant lui (Muhammad), ils auraient certainement dit : « Seigneur, pourquoi ne nous as-Tu pas envoyé un Messager ? Nous aurions alors suivi Tes Signes avant d’être frappés d’humiliation et couverts d’infamie ? »